Stabat Mater

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Marie est une femme enragée, violente, brutale. Elle boit, tempête, hurle, insulte tout et tout le monde : son ancien proxénète, qui l’a, à l’époque, installée sous une tente pour se faire des michetons toute la journée ; Madeleine, la petite amie de son fils qui a entraîné celui-ci dans des affaires louches – politiques – ; la police, qui a pris ce fils ; la justice, qui ne le rendra pas.

Ancienne prostituée, elle en a gardé une hargne contre le monde entier, une douleur impossible à dire autrement que par l’obscénité et la fureur. Sa vie n’a jamais été rose, mais sa misère la transcende. Après avoir subi la loi des hommes et d’un système inhumain, elle n’avait que ce fils pour croire encore en un avenir possible.

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Et tout au long de la pièce, elle ne peut que rugir encore, tourner en rond dans sa rage qui ne la mènera nulle part qu’à apprendre une fois de plus qu’à certain-e-s, la vie ne fait pas de cadeaux, que son enfant, sa seule raison d’être et d’espérer en ce bas-monde, lui a été volé, qu’il est mort.

D’après un texte d’Antonio Tarantino, mis en scène par Éric-Gaston Lorvoire.