Abolir la prostitution. Manifeste

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L’histoire des civilisations jusqu’à nos jours est l’histoire de la subordination marchande des femmes et des enfants au plaisir sexuel masculin, écrit le sociologue canadien Richard Poulin dans son tout récent Manifeste pour un monde sans prostitution.

L’auteur de La mondialisation des industries du sexe (copieux et passionnant livre paru en 2004) tente là un pari : couvrir la question de la prostitution, ou plutôt du système proxénète, dans un texte concis qui tient dans la poche, en proposant, de manière concrète, une série de mesures à mettre en place à court et à moyen terme.

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Une occasion de procéder à un bel argumentaire abolitionniste en remettant en perspective l’histoire et le présent : l’histoire, d’abord, qui resitue la question dans un contexte, comme tout autre fait social, et non dans la fatalité d’un prétendu « plus vieux métier du monde » ; le présent, où l’auteur établit tous les liens entre prostitution, mondialisation et libéralisme, et montre que le système proxénète repose sur une discrimination de sexe, de classe et de race.

Reste alors à tracer les contours d’un avenir où un nouvel abolitionnisme, repensé et cohérent, permettrait une véritable action politique.

Citant l’abolition de l’esclavage, qui a pourtant constitué un fondement des économies occidentales pendant quatre cents ans, l’auteur juge et démontre qu’il est réaliste de croire qu’on puisse abolir le système prostitutionnel.