Bordels à haut débit : l’Autriche en première ligne

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15 millions d’euros, 1000 m2, un millier d’hommes par jour, une centaine de femmes à disposition 24h/24… Toujours plus grand, toujours plus fort ! Deux magnats du sexe promettent d’ouvrir le plus grand bordel d’Europe en Autriche, en 2014.

Les deux compères ont pris leurs précautions, à en croire Courrier International[[Courrier international du 14 novembre 2012.]], qui relate le projet ; l’endroit est tenu secret afin que l’implantation n’entraîne pas de problèmes avec les comités de défense de quartier. Le futur « Funmotel » devrait être construit au sud de Vienne, la capitale autrichienne, dans un lieu desservi par les transports publics et où il ne gênera personne selon ses promoteurs.

Les deux associés font la paire : le premier, Werner Schmuck, est le créateur du « Goldentime Saunaclub« , bordel viennois assorti de sauna et piscine ; il a engagé 15 millions d’euros dans l’affaire et embauché un architecte renommé. L’autre, Peter Laskaris, est le gérant du bordel « Red Room« . Ces deux hommes d’affaires (qui en France seraient sous les verrous pour proxénétisme) n’attendent plus que l’autorisation écrite des autorités régionales. En attendant, ils font leur pub sur Internet, promettant gang bangs, sessions échangistes et prestations de stars du porno, femmes en nombre et à prix abordables… Tout sera fait, promettent-ils, pour une totale satisfaction des clients.

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On les croit. Et on imagine sans mal le prix que vont payer les femmes priées de faire les quatre volontés du client-roi ainsi que l’entrain que vont mettre les trafiquants à alimenter et diversifier l’offre.

Face à ce projet sordide, mais hautement rentable dans une Europe en crise, on est saisi par l’absence de réactions. Si Birgit Hebein, porte-parole des Verts de Vienne, se contente d’être sceptique et de s’inquiéter du bout des lèvres du fait que cacher ces femmes ne fera pas disparaître leurs problèmes, Sandra Frauenberger, social-démocrate chargée des droits des femmes à la mairie de Vienne, n’hésite pas à se féliciter de voir les prostituées travailler dans des conditions plus sùres. On voit que les proxénètes viennois sont solidement épaulés. Rien ne devrait donc venir entraver leur colossal projet.

L’Autriche est un pays réglementariste. A Vienne, une loi de 2011 a interdit la prostitution de rue dans les quartiers résidentiels et institué plusieurs zones de tolérance. Les personnes prostituées (qui doivent avoir plus de 18 ans) sont astreintes à l’obligation d’inscription et au contrôle médical.